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fleury.jpg (18073 octets) Chapelle de Fleury ( mémoire du village détruit)

Les villages "Mort pour la France"

 Neuf villages situés en Zone Rouge, détruits, réduits en poussière n'ont pas été reconstruits. On les dit "Morts pour la France".

Ce sont sur la rive droite : BEAUMONT, BEZONVAUX, DOUAUMONT, FLEURY, HAUMONT-LES-SAMOGNEUX, LOUVEMONT, ORNES, VAUX-DEVANT-DAMLOUP et sur la rive droite CUMIERES. Tous ces villages furent détruits et occupés en 1916. HAUMONT, le plus au Nord, fut le premier occupé (21 février 1916). BEAUMONT tomba dans l'après-midi du 24 février, malgré une défense acharnée de nos soldats. LOUVEMONT fut longtemps sur la ligne de feu. 

Puissent les visiteurs fidèles à la mémoire de leurs ancêtres qui, au cours des siècles ont vécu, travaillé, souffert sur ce sol sacrifié à la défense de la Patrie, trouver toujours dans cette chapelle, secours religieux pour leurs âmes et dans cet abri' protection et repos pour leurs corps".

Nos unités retranchées dans ORNES depuis 1914, face aux fameuses jumelles tenues par les Allemands pendant toute la durée de la Guerre, menacées d'encerclement se replièrent sur les Hauts de Meuse dans la nuit du 24 au 25 février. Il en fut de même pour BEZONVAUX. DOUAUMONT fut pris le 2 mars après une magnifique résistance et VAUX le 31 mars.

FLEURY, enfin, fut l'enjeu de combats acharnés de juin à août. CUMIERES tomba dans les mains de l'ennemi lors des combats livrés en mars en avril pour la ligne de crête : Côte de l'Oie, le Mort-Homme, Côte 304. Il fut réoccupé en août 1917.

Tous ces petits villages comptaient seulement quelques centaines d'habitants. Si on excepte ORNES (718 habitants en 1914) leur population s'échelonnait entre celle de HAUMONT, la plus faible (131 habitants), et celle de FLEURY (331 habitants). Elle était composée de laboureurs, de manoeuvres, de bûcherons, d'artisans. FLEURY comptait encore quelques vignerons au début du siècle. ORNES avait été longtemps le siège d'une seigneurie importante. Aux barons d'ORNES, connus dès le XIIème siècle, avait succédé à la fin du XVème, la famille de HAUSSONVILLE. Leur château fut rasé pendant la Révolution.

Chacun de ces neufs villages a sa "Chapelle-abri" soigneusement entretenue par les descendants des anciens habitants avec l'aide du Souvenir Français.

On doit à la piété filiale de plusieurs "enfants" de ces villages, quelques monographies. Citons en trois : 

"ORNES, la Vie et la Mort d'un village Meusien" par le Chanoine LAURENT (Mémoires de la société des Lettres de Bar-le-Duc. Tome 49). 

"Histoire de BEAUMONT" (324-1916) par Pierre QUENET, Maire de BEAUMONT, enfant de BEAUMONT, Capitaine en retraite. (Tirage par l'abbé P. Homant 1975). 

"Histoire de CUMIERES" (590-1918) par Louis LAVIGNE, Directeur d'école (Imprimerie Joseph Martin. Verdun).

Ce dernier écrit : ..."Un village c'est une personne. Son âme est faite de la fusion des âmes des habitants. le village est un être cher. Nous aimons notre village comme dans la famille nous aimons nos parents. Notre village a perdu son corps, mais sa mort ne peut être définitive. Son âme, comme la nôtre est immortelle ; cette âme c'est l'histoire du village et ce sont tous nos souvenirs. Pour que l'histoire ne s'efface pas, il faut écrire..." 

Le Capitaine Pierre QUENET écrit de son côté :..."Au-delà de ces pierres, de ces débris, il y avait les maisons. Au delà des maisons, il y avait le village. Ce village, on l'aimait comme on aime un parent. I1 a eu le sort des êtres humains. Son corps est mort ; la forêt, cette intruse l'a recouvert comme un immense linceul. Mais son âme vit, et comme telle, vivra éternellement..."

 

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