Retour au Sommaire

CARNET DE ROUTE D'UN OFFICIER MEUSIEN TROIS MOIS DE CAMPAGNE EN MEUSE ET MEURTHE ET MOSELLE

(Par Ch. R.T. vendu au profit du groupement des réfugiés meusiens au prix de 0 Fr 50)

 (Avec illustrations photographiques)

Avant propos.

n       La Mobilisation. Départ pour la Meuse.  La Bataille de Longuyon.  La Retraite Sur Saint Laurent. L'Exode des habitants.  Etapes à Damvillers, Ecuroy, Vilosner., Sivry. Défense de la Meuse par le 5e corps.  Combats de Dun, Cunel, Romagne, Mont­faucon, Varennes. Incendie de Dannevoux et Septearges, Marche sur Bar le Duc.  Les Allemands refoulés au Nord de Bar le Duc. A Triaucourt et Clermont.

n       La Guerre de tranchées. – Conclusion

 

 

        AVANT- PROPOS

   

Le récit que nous présentons au lecteur est une narration sans prétention, écrite au courant de la plume, au hasard des étapes. Le style en est cependant vif et précis, agréable même. 

C'est un exposé complet des premiers événements de la guerre dans notre région de l'Est, et ce qui lui donne du prix, c'est sa sincérité et son exactitude. Ecrit sous forme de lettre a un ami, il n'était pas destiné a la publicité; il ne comporte donc ni amplification, ni enjolivement superflus. 

Il nous a semblé qu'il y aurait intérêt véritable pour nos compatriotes a connaître les grandes lignes des opérations militaires chez nous, encore si mal connues; on ne pouvait mieux espérer, a ce point de vue, que le récit d'un témoin oculaire. Sur nos instances, et en raison du but philanthropique poursuivi, il a bien voulu nous autoriser à reproduire son récit.

Nos lecteurs en goûteront la forme imagée, la précision des renseignements, les impressions primesautières sur la guerre, ses tristesses et ses horreurs et enfin la confiance absolue de 1'auteur dans le succès final de nos armes.

Mais ce qui caractérise surtout le journal de notre officier c'est un sens très profond de l'observation qui rend ses descriptions attachantes et le sentiment de compassion qu'arrache à son âme de Lorrain le spectacle des ruines, des massacres et des misères provoqués par la guerre et qui lui font pousser des cris de pitié émouvants.

11 raconte simplement ce qu'il a vu sans chercher à grossir son rôle ni à exagérer 1'importance des événements auxquels il  a participé.

C'est cet ensemble de circonstances qui fait de son récit un véritable document vécu et  une page d'histoire .  

 

  MONTFAUCON    CLERMONT        DUN SUR MEUSE     VARENNES            SIVRY

 La Mobilisation.—Départ pour la Meuse.

 Aussitôt la mobilisation déclarée, je me rendis à X... (ville voisine de Paris), où j'étais convoque par l'autorité militaire.

Le 2 août, je débarquais dans cette ville et le 6, je prenais le train à 3 heures de 1'après midi avec le matériel et le personnel de mon unité. A minuit nous étions à Troyes. Dans la gare un officier remet à un capitaine d'état-­major qui nous accompagnait un pli indiquant notre nouvelle destination, qui est Bannoncourt, dans la Meuse. Nous passons une nuit sans dormir, bien entendu; à 9 heures du matin nous descendons à Bannoncourt et nous filons par la route jusqu'à Saint Mihiel. Nous y restons 4 jours, cantonnés chez les habitants et on en profite pour organiser la cuisine, choisir les ordonnances, improviser les popotes.

De là nous remontons sur Dieue, au sud de Verdun, où nous restons encore 4 jours dans 1'inaction. Puis, nous nous portons en avant jusqu'à Dieppe, près d'Etain, en une seule étape et nous y séjournons une semaine.

Pendant toutes ces allées et venues, les hostilités ont commencé. Longwy est investi et les Allemands ont déjà fait des incursions dans la région de Briey et de Spincourt, incendiant plusieurs villages: Affléville, Pillon , Mangiennes .Le premier contact de nos troupes dans cette région avec l'ennemi n`est pas heureux: un bataillon. suivant la route de Mangiennes en formation serrée, sans flancs gardes, est presque anéanti.

Le 11, 1e 12 et le 13, combats à Pillon sur l'Othain où les Français repoussent et déciment l'ennemi qui s'en venge en incendiant le village, en maltraitant les habitants et en forçant le curé à marcher en avant de leurs troupes sous le feu de nos bataillons ; celles-ci font beaucoup de prisonniers aux Allemands.

Le 16,17 et 18 août, vif engagement à Spincourt où nos chasseurs à pied, inférieurs en nombre, doivent se replier, ce qu'ils font en bon ordre.

La Bataille de Longuyon

Le20 août, nous recevons 1'ordre de  nous diriger sur Longuyon; en m'y rendant j'ai la première vision de la guerre: Pillon brûlé, le champ de bataille de Mangiennes où dorment 600 des nôtres; nous passons devant des tombes encore ouvertes où, côte à côte, s'alignaient les corps de nos pauvres soldats. Je ne puis dire l'émotion qui m'étreignit devant ce spectacle. Ce n'était que la première douleur. Nos troupes arrivent par deux routes différentes à Longuyon  Meurthe et Moselle) où l'ennemi était signalé. En réalité, une brigade ennemie y avait fait son apparition. Les officiers, revolver au point avaient exigé un copieux repas dans la plupart des maisons en fixant un court délai pour la préparation des mets. Ces messieurs commandaient champagne et vins fins. Mais, au moment rnême où ils allaient se mettre à table, I'alerte est donnée. Tous s'enfuirent en désordre pliés sur l'encolure de leurs chevaux qui les emportent au grand galop.

Il avait suffi d'un escadron de chasseurs à cheval pénétrant à l'une des extrémités de la ville, pour obtenir ce résultat. Nous nous installons donc à Longuyon pour peu de temps, hélas . Décrire l’accueil chaleureux reçu dans cette ville est impossible. Les pauvres habitants avaient l'espoir d’être débarrassés des Barbares en nous voyant arriver. Leur rêve fut de courte durée.

C'était le général de Moltke qui commandait le corps d'occupation de Longuyon, avec les 22e, 122e et 156e régiments d'infanterie. Les Allemands pillèrent et incendièrent toutes les maisons. Plusieurs hommes jeunes gens, jeunes fil!es et jeunes femmes furent abattus à coups de fusil.

Le curé et son vicaire sont fusillés, sous le prétexte qu'ils ont signalé aux Français la présence des Allemands à Longuyon et leur ont fait des signaux, plus de 200 maisons sont détruites, une centaine de personnes fusillées par les Allemands.

Le premier soin du général allemand en arrivant à Longuyon, vers 11 h. et demie, fut de se rendre chez le percepteur, M. Bedel, ancien capitaine, chevalier de la Légion d'honneur, qui faisait depuis plusieurs mois l'intérim de la perception de Longuyon.

—Vous devez avoir. Lui dit il, plus de 200.000 Fr chez vous, d'après mes renseignements; il me les faut de suite pour payer mes troupes.

A 2 heures du matin, alors que je venais de me coucher, l'ordre arrive de partir et d'aller attendre des ordres à Noërs, village situé à 4 kilomètres en arrière de Longuyon. Le quartier général se place entre Noërs et Saint­ Laurent, sur une éminence dominant Longuyon et toute la journée, sous le soleil éclatant, il m'est donné de voir une bataille ou plutôt une canonnade, car la distance est si grande qu'on n'aperçoit bien les positions de l'ennemi qu'à la lunette. Par exemple on aperçoit les éclatements d'obus: cela fait un incessant vacarme.

Dans le ciel passent des aéros, régulièrement salués par des salves. Alors vers la fin du jour nous voyons revenir vers nous les soldats harassés, abattus. ‘  Nous sommes les derniers de tel régiment ‘ . disent ils.

D'autres encore surviennent, tenant le même langage ,puis d'autres, de divers régiments mélangés. Ces hommes n'avaient pas dormi depuis deux nuits, avaient fourni une longue étape et s'étaient battus pendant 48 heures sans interruption. Nous eûmes tous l'impression bien nette de la défaite. C'était terrible, cette sensation Et pendant ce temps les artilleurs tenaient bon canonnaient l'ennemi sans relâche et voyaient avec dépit les fantassins se replier.

 La Retraite sur Saint-Laurent.—L'Exode des habitants.

 Le soir nous rentrons à Longuyon pour en repartir à minuit sans avoir pu dormir un seul instant. Nous  allons camper à Saint Laurent sur Othain, à 9 kilo­ mètres de Longuyon, où le général B. reçoit l'ordre de céder le commandement au général M.

Alors s'organise une retraite en bon ordre, sans perdre ni un fourgon, ni un canon. Et jusqu'au 11 septembre, c`est la lutte incessante. Nous reculons pied à pied, ne cédant le terrain qu'en infligeant des pertes énormes à l'ennemi. Et nous avons le cœur serré, ne saisissant rien à ce mouvement de recul qui plus tard seulement sera compris.

De Saint Laurent nous allons à Dombras, puis à Merles (villages voisins, dans la direction de Damvillers). Les régiments, enfin reformés et mieux en main aussi, combattent sans faiblesse.

Les habitants affolés encombrent les routes de leurs chariots sur lesquels les femmes et les enfants ont pris place, emportant les matelas et édredons, des objets invraisemblables et constituant plutôt pour eux un embarras. Une paysanne, suivie de sa fille, avait sur les bras trois chapeaux, grands comme des clôches, une ombrelle bleue et un parapluie. La fille tirait une vache par la corde; un petit veau d'un mois trottinait à la suite.

Des carrioles de toutes dimensions, bourrées de tout, défilaient sans arrêt, arrêtant les colonnes de soldats ou d'artillerie, paralysant la marche des convois. Les gens pleuraient ayant abandonné tout chez eux dans l’affolement; la plupart avaient laissé leurs bestiaux dans l'étable, leurs cochons enfermés. Ce spectacle de l'abandon des villages était navrant. Et les pauvres gens se retournaient à chaque instant, tâchant d'apercevoir encore leur clocher, pendant que les éclatements d'obus faisaient dans le ciel de petits nuages blancs.

Etapes à Damvillers, Ecurey, Vilosnes, Sivry. Défense de la Meuse par le 5e corps.

Nous atteignons Damvillers où nous restons deux heures à peine, puis Ecurey. Nous faisons une longue station dans le bois qui domine le paysage de Damvillers et la vallée de la Meuse; puis l'ordre arrive d'aller à Vilosnes où nous faisons une pose. On nous envoie, ensuite, cantonner à Sivry sur Meuse, où nous arrivons à 10 heures du soir au milieu d'un encombrement inénarrable. A 3 heures du matin départ; nous passons le pont sur la Meuse, pendant que sur les crêtes avoisinantes l'artillerie canonne éperdument. Sur la Meuse, le 5e corps fait des prodiges, remportant des succès journaliers, mais toujours suivis de l'abandon du terrain conquis. Le génie a fait sauter le pont de Vilosnes après notre passage. Mais les Boches nous suivent de près; ils construisent des passerelles sur la Meuse: on les laisse s'y aventurer et, quand un ou deux régiments sont passés, nos 75 démolissent le pont et les Allemands sont tous écrasés; ils tombent en masse dans la rivière et sur les bancs de sable; leurs corps forment en certains endroits de véritables barrages.

Plusieurs fois le pont est refait au même endroit et toujours il subit le même sort.

Un soir on saisit une auto en avant de Vilosnes, contenant deux officiers allemands; ils sont naturellement prestement expédiés dans l'autre monde; on trouve sur eux un ordre relatif à l'attaque d'un point de la Meuse après construction d'une passerelle. Les artilleurs y filent à toute allure, le pont est construit et quand les boches l'ont franchi, on démolit tout et on les écrase. A la fin les gaillards se décident à passer plus en aval entre Dun et Stenay .

Combats de Dun, Cunel, Romagne, Montfaucon, Varennes. Incendie de Dannevoux, Septsarges, Marche sur Bar le Duc.

 Nous filons vers Montfaucon par Dannevoux et Sepisarges. Pendant 4 ou 5 jours, de terribles luttes sont livrées à Dun, Cunel, Romagne, mais le flot boche, constamment accru, nous déborde. L'ordre est de céder toujours le terrain malgré d'incessants avantages remportés par nos troupes. Pendant 4 ou 5 jours nous occupons Montfaucon et, de la terrasse qui domine la vallée derrière le cimetière, nous voyons brûler successivement Dannevoux et Sepisarges. Quelle tristesse !

Dans la nuit on peut voir à la lumière du brasier immense les moindres détails de la campagne environnante.

Après c'est une lutte de 3 jours à Varennes. Des combats sont livrés tous les jours autour de cette petite ville qui. aujourd'hui, est complètement en ruines.

Ensuite, nous passons à Clermont, Triaucourt,   Villotte devant Louppy pour arriver à Bar le Duc, où nous séjournons 2 jours au lycée. Quelle joie de coucher dans un bon lit blanc, de retrouver des visages amis!...

Mon bonheur ne dure guère, car il faut gagner un village voisin, Fains;  I'état major occupe la ferme de Venise, aux environs de Bar. Je refais connaissance avec la paille des granges.

Les Allemands refoulés au nord de Bar le Duc.

 Une lutte sans trêve se poursuit .Nous comprenons seulement la tactique de Joffre; quand, après la bataille de la Marne, les Allemands ont dû reculer, c'est que leur armée descendant vers Paris se voyait opposer des troupes insoupçonnées. Son front de bataille incessamment élargi allait en s'affaiblissant quand il gagnait en étendue.

L'ordre arrive de tenir à tout prix. Le 5e corps, cette fois fait des prodiges. Dans notre pauvre département se livre une effroyable bataille. Tous les villages au nord de Bar en sont le théâtre; de Souilly à Sermaize le terrain est chèrement disputé .Les Barisiens passent par des transes dont ils garderont longtemps le souvenir. Beaucoup émigrent, les autres s'apprêtent à en faire autant au premier signal.

Et on tient si bien sur le front Meaux Bar que le choc allemand est brisé. L'ennemi décampe; il décampe à toute vitesse, couvrant 50 kilomètres en un jour, abandonnant tout: équipements, munitions, blessés, fourgons.

Et c'est alors que je revois la guerre dans toute son horreur.

Villages fumant encore de l'incendie allumé par l'ennemi, champs de bataille couverts de morts. Partout des fosses qu'on creuse. Là où les batteries allemandes ont séjourné, il y a des tombes de boches en plein champ; on les a enterrés là où ils sont tombés, n'ayant pas le temps de  les emmener plus loin.

Et je vois les terrains de lutte chèrement disputés: Laimont, Villers au Vent où une seule maison reste debout, Vaubecourt, où des rues entières ne sont plus que des amas de ruines calcinées.

C'est la dévastation, mais c'est aussi la victoire.

A Triaucourt et Clermont.

 

Puis, je revois Triaucourt brûlé en partie et dont l'église est pleine de blessés.

Plusieurs Allemands y agonisent. Une odeur affreuse intolérable, infecte l'air. Les blessés sont restés plusieurs jours sans soins et certains—détail affreux—ont leurs plaies envahies d'asticots.

A la porte de droite, je vois des jambes garnies de bottes, les médicastres allemands n'ayant pas pris le temps de retirer celle ci, et des bras provenant d'amputations hâtivement faites. Le tout pourrit au soleil...

A cet endroit, nous avons eu une vive alerte pour pas grand-chose. Des traînards allemands, qui s'étaient copieusement enivrés, se réveillent après le départ de leur régiment. Encore mal dégrisés, apercevant des pantalons rouges et croyant leurs troupes restées dans la bourgade, ils sautent sur leurs fusils et canardent nos soldats; trois hommes escortant un convoi sont tués et deux blessés. On fouille la maison d'où sont partis les coups de fusil; deux boches sont tués et les six autres sont pincés dans la nuit.

Que d'affreux spectacles! ils ne s'effaceront jamais de ma mémoire.

Enfin, nous arrivons à Clermont en Argonne par Fauconcourt et Waly, puis Rarécourt et Aubréville.

Le pays est absolument dévasté; nous campons dans des maisons qui, la veille encore, étaient occupées par des Allemands. Tout est pillé! Rien ne peut donner une idée du désordre régnant dans ces maisons. Tout ce qui n'est pas brûlé est brisé.

 La Guerre de tranchées.

 Alors, la guerre prend une autre tournure.

C'est le règne de la tranchée. Les boches reprennent une méthode qui leur est chère et les nôtres les imitent. Chose bizarre, ils ont fait école et nous ont appris la vraie guerre de défense.

Et l'on voit nos soldats d'infanterie, jadis rebelles aux travaux de sape, creuser des trous dès qu'ils sont sur le terrain de combat.

Voici deux mois que nous sommes ici. Les tranchées sont toutes proches les unes des autres à certains endroits et les deux partis se bombardent et se fusillent copieusement.

L'esprit français reprenant le dessus, nos soldats organisent des séances d'une gaîté à mourir de rire. Mais ils ne peuvent aller chez le voisin d'en face, car des défenses de toutes sortes les en séparent: arbres, fils de fer, trous.

Cette guerre extraordinaire se continue ainsi. Pendant ce temps, nos artilleurs bombardent les batteries dont l'emplacement leur est révélé par les aéros; ils tapent sur les convois qui suivent la route de Varennes à Vienne la Ville.

Tenir bon, gagner du temps, faire crédit aux Russes, voilà la tactique. Et elle semble réussir, car nous perdons moins de monde qu'eux. Leur effort dans le Nord demeure vain.

Conclusion.

Tel est le compte rendu en grands traits d'esquisse de trois mois de campagne. J'aurais bien des faits à raconter, bien des événements dont je fus le témoin. Ce sont les à côtés de la guerre qui, en réalité, constituent la physionomie sous laquelle on l'a vue.

Le mot du peintre militaire Charlet est toujours vrai quand il fait dire à un grenadier que, pendant toutes les batailles auxquelles il a pris part, il n'a vu que le sac de l'homme placé devant lui.

Plus heureux que le grenadier de Charlet, j'ai pu apercevoir autre chose.

Mais les souvenirs que j'en garde sont surtout tristes. Deux fois seulement j'ai eu le sentiment de la peur en voyant éclater les obus au dessus de la ferme de Venise où était l'état major; j'ai bien cru que nous allions être écrabouillés.

La seconde fois, c'est à Triaucourt quand des coups de fusil tirés près de nous ont couché à terre deux cavaliers , un motocycliste et fait deux blessés.

Pendant la retraite, nous aurions pu être ramassés vingt fois si les boches avaient eu du courage, du mordant et de la vraie cavalerie.

La bonne humeur règne malgré tout. Je compare mon sort à celui des combattants qui se trouvent aux tranchées. L’ancien soldat de 1ère classe que je suis pourrait être aux premières loges. Et malgré les fatigues endurées, je ne me plains pas. Il paraît que si nous restons sur la défensive, c`est qu’il est indispensable de constituer un gros approvisionnement de projectiles et d' assurer une production régulière et suffisante pour les trois armées belge, anglaise et française, où tous nous sommes certains de la victoire finale et prêts aux suprêmes sacrifices pour l’obtenir.

Précédente(arrières et souffrances)  Sommaire   Suivante( cartes postales anciennes )