Patrouilles et reconnaissances allemandesAction de couverture des unités françaises (3-20Août)
En Août 1914, les pays du nord-meusien sont les premiers à connaître des événements de guerre. Il y eût deux phases dans les combats du mois d'Août :
du 3 au 20 : patrouilles et reconnaissances allemandes et, du coté français, activités et couverture sur l'Othain et le Loison,
du 20 au 31: offensive française en Belgique, son échec, bataille des frontières et bataille de la Meuse..
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Le 3 août , l' Allemagne déclare la guerre à la France. Elle amorce l'invasion du Luxembourg et de la Belgique. Les deux adversaires mettent en place leurs Corps de Bataille. Afin de bien marquer que le Kaiser est l'agresseur, le président du conseil français , VIVIANI, a donné l'ordre à nos troupes de se retirer à 10 kilomètres en deçà de la frontière. Les Allemands en profitent pour investir Longwy et pousser des reconnaissances en direction de Damvillers.
Le 6 août : combats de patrouilles devant Spincourt et près de Bouligny
Le 8 août : poussée allemande sur Spincourt
Le 10 août : "Bataille de Mangiennes ".Les allemands attaquent sur la direction Pillon-Mangiennes; ils sont bloqué par notre infanterie, subissent de lourdes pertes du feux d'artillerie et se retirent sur Arrancy.
Le 15 août : Escarmouche près de Breux à la frontière belge.
L'échec
de l'offensive française en Belgique bataille des frontières et de la Meuse
(20-31 août)
Le
20 août : l'offensive générale déclenchée sur ordre de Joffre est
un échec. A peine entrées en Belgique, nos Armées se heurtent à des forces
ennemies dont le Haut Commandement a sous estimé l'importance. Nos pertes sont
sévères à Rossignol, à Neufchâteau. La retraite est inévitable.
Le
23 août: Longuyon tombe et la vallée de la Chiers est abandonnée.
Le 24 août : on se bat sur l'Othain. Une contre attaque du V° C.A. français devant Sorbey et Saint-Laurent oblige les Allemands à se replier sur Longuyon.
Le 25 août : Marville est perdue malgré une remarquable charge de la brigade de dragons du Général de l'Epée. Les Français se replient derrière le Loison. Ce même jour, nos unités livrent sur le front Etain-Buzy, une bataille qui eût pu être une victoire importante si le succès initial avait pu être exploité. Un courrier allemand capturé à Puxe ayant révélé le plan d'attaque ennemi sur Etain, le Général Maunoury Commandant "l'Armée de Lorraine"(composée de Divisions de réserve implantées en Woëvre en surveillance face à Metz) engage une attaque de flanc contre l'aile gauche de l'Armée du Kronprinz. L'opération est déclenchée le 24 au soir à la lueur des incendies de Rouvres et d'Etain. Les unités de la "Défense Mobile" de la Place de Verdun attaquent avec vigueur les positions ennemies à hauteur de Warcq et des carrières de Rouvres. Les 56° et 75° Divisions de réserve se déploient le long de la voie ferrée Verdun-Metz, s'emparent de Boinville. La 56° Division chasse les Bavarois de Rouvres. Le 44° Régiment Territorial livre un violent combat à Buzy. L'ennemi se retire sur Conflans. Plus de 500 Allemands sont faits prisonniers.
Cependant dans la nuit du 25 au 26, le Général Maunoury reçoit de Joffre l'ordre de s'embarquer avec les 55° et 56° Divisions de Réserve à destination de l'Ouest en vue de constituer le noyau de la VI éme Armée qui va jouer un rôle important au cours de la bataille de la Marne.
L'opération si heureusement menée le 25 doit donc être suspendue et la défense des Hauts de Meuse est alors confiée au Groupement du Général Pol Durand (54°, 57°, 67° et 75° D.R.). Un grand vide se crée alors en plaine de Woëvre.
Le 26 Août au soir, Etain est occupé par l'ennemi.
Le
27 Août: celui ci pousse des reconnaissances vers Ornes, Grémilly, Azannes.
Des patrouilles atteignent même Beaumont et les approches de Samogneux.Les
Grandes Unités françaises se replient vers l'ouest.
Du
25 au 31 août on se bat pour les passages de la Meuse. La pression
allemande s'exerce plus fortement dans la partie nord. A la IV° Armée, le 25,
le Corps Colonial défend la Meuse de Mouzon à Stenay et le II° C.A. de Stenay
à Sassey. La
III° Armée, moins pressée, peut retraiter plus lentement. Le 25, le IV° C.A.
commence à franchir la Meuse à hauteur de Dun alors que le V° s'accroche
encore à la ligne Vilosnes Damvillers et que le VI° tient la Thinte au
sud de Damvillers. A
Olizy, le 26, le Corps Colonial livre un dur combat aux Bavarois qui exercent de
sanglantes représailles sur la population.
Dans
la nuit du 27 au 28 août, les Allemands lancent un pont de bateaux à
hauteur de Martincourt, occupent Cesse et Luzy. Une contre-attaque française
est déclenchée sur le village de Cesse en flammes. Au cours des derniers jours
d'Août, alors que la IV° Armée se retire sur l'Aisne par Nouart et Buzancy,
la III° Armée s'efforce de gagner du temps par des
contre-attaques en vue de s'assurer une retraite coordonnée.
Les
Allemands jettent un pont de bateaux à Sassay, à l'abri de la côte du Châtelet.
Le 29 août, ils occupent Doulcon et progressent vers
Aincreville. La III° Armée (à la tête
de laquelle le Général Sarrail a remplacé le Général Ruffey (jugé trop
peu énergique) réoccupe Halles, Montigny et Mont-devant-Sassey avec son IV°C.A.,
Doulcon avec son V° C.A.(4° R.I.).
Mais
les Allemands ont accès à la rive gauche par le pont de Vilosnes et la
retraite ordonnée par Joffre doit se poursuivre. Elle va conduire la III°
Armée à l'Ornain de Revigny et au-delà à hauteur de Vassincourt.
Les misères des Meusiens et de leurs cités en Août 14
Cependant
que se déroulent les opérations militaires que nous venons de
décrire sommairement, les populations et les cités meusiennes vivent de
nombreux drames, conséquence :
-
d'un exode quasi général devant l'invasion,
-
des exactions ennemies : exécutions sommaires, pillages, incendies
Aux
drames que vivent les civils s'ajoute celui de la garnison de Montmédy, massacrée
près de Brandeville le 29 août.
Fin
Août de nombreux Meusiens fuient devant l'invasion, souvent à leur initiative,
parfois à l'instigation des autorités civiles ou militaires.
L'exode
dans l'ensemble paraît s'amplifier au fur et à mesure que l'ennemi progresse
en territoire
français. Il est inégal selon les localités. Ainsi à Thonne-le-Thil et à
Thonne-les-Prés la plupart des habitants sont restés sur place alors qu'à
Marville,
à Jametz, la moitié des habitants se sont enfuis. A Azannes, il ne reste que
48 habitants sur 380, à Sivry 100 sur 730.
L'exode
est surtout pénible pour les personnes âgées, les femmes, les enfants.
L'histoire
a retenu de nombreux cas émouvants. Celui du doyen et des religieuses de Dun,
qui doivent passer la Meuse sur des échelles branlantes, sont
refoulés devant Verdun, aboutissent à Saint-Mihiel qui bientôt sera
occupé par
L'ennemi (25 septembre) et où ils demeureront captifs pendant 4 années
l'une partie des habitants de Verdun, évacués fin Août ; les uns dirigés sur Noyon resteront captifs pendant deux ans ; les autres réfugiés à Soissons et Villers Cotterets, localités très tôt occupées par les Allemands, seront autorisés par ceux-ci à regagner Verdun, à leurs risques et périls, en traversant la zone des combats